KANCHANABURI et le GANESHA Park

10 Janvier 2017


Nous voici arrivé à Kanchanaburi, une ville située à l'est de Bangkok près de la frontière Birmane.
Cette ville est plus connue pour sa rivière et son pont où un film à été réalisé pour raconter son histoire : "le pont de la rivière Kaï" (en réalité ce film avait été tourné au Sri Lanka !)
Nous logeons à Bambou House dans une petite hutte sur la rivière. Une paix retrouvée après le tumulte de Bangkok.

les hébergements : rafts sur l'eau
Vue imprenable sur le Kwaï

Cette étape nous permet de faire un cours d'histoire avec les enfants sur ce qui s'est passé en Asie durant la deuxième guerre mondiale. Le pont de la rivière Kwaï, nous en avions entendu parlé, mais nous n'en savions pas grand-chose hormis le film (tiré d'un roman et non d'une histoire vraie).

Nous allons donc voir le fameux pont, à côté de celui-ci une vieille locomotive de l'époque en exposition qui a servi pour transporter les troupes.


Toujours sous la pluie


Tout le monde est motivé pour visiter le musée de la ville avec son cimetière militaire. Il  nous montre qu'ici aussi des millions d'hommes sont morts pendant la guerre. A la différence que ce ne sont ni les balles ou les obus qui les ont tués, mais la maladie, les mauvais traitements et le travail forcé.
L'attaque des alliés pour reprendre l'Asie aux Japonais
Insignes du fameux chapeau des australien


En 1941, les Japonais envahissent toute l'Asie du sud-est, la France de vichy les y ont aidé d'ailleurs en leur autorisant d'occuper l'Indochine et le Laos. La Thaïlande quant à elle signe un traité avec les japonais et déclare plus tard la guerre à la GB. La progression des Japonais arrive jusqu'en Birmanie (colonie Britanique) pour l'occuper.
Cependant, pour acheminer matériel et troupes de renfort en Birmanie ils n'ont que l'accès par la mer, car depuis la Thaïlande, aucune route n'existe à travers la jungle.
Les japonais ont donc l'idée de construire une voie de chemin de fer à travers cette jungle si hostile reliant Bangkok au Nord de la Birmanie. Ils vont donc acheminer, dans des conditions similaires aux trains de prisonniers de Dachau, de la mains d'oeuvre: des prisonniers de guerres (britanniques, américains, australiens, néo zélandais et néerlandais (et oui l'Indonésie était colonie néerlandaise à l'époque) jusqu'à la région de kanchanaburi. Les prisonniers se trouvent essentiellement sur les îles indonésiennes et malaises (Singapour). Ces derniers étaient très affaiblis par les rudes conditions de vie infligées et beaucoup mourraient de dysenterie, de malaria ou d'épuisement au travail. Si bien que les japonais embauchèrent pour un salaire misérable des volontaires thaïlandais pour renforcer les équipes de travail. Cependant, ces hommes étaient vite traités de la même manière que les prisonniers de guerre, et la moitié perdirent la vie.
Environ 475 km de voie ferré sera construite à travers la jungle et 90 000 hommes (soit 40%) vont mourir pour cette voie qui ne fonctionnera que pendant 1 an et demi. Des cadences infernales jour et nuit seront infligées aux hommes.

Nous montons à bord du fameux train, surnommé "le train de la mort", pour un trajet de 2 heures à travers jungle jusqu'à Nam Tok, sur cette voie de chemin de fer mythique où tant d'hommes perdirent la vie. Un train d'un autre siècle...qui nous fait remonter l'Histoire.






Puis nous visitons un autre musée "hell fire". Il est situé à côté d'un ouvrage impensable, la voie de chemin de fer traverse une montagne creusée à main d'homme avec pioche. Car à l'époque il n'y avait ni engin ni dynamite. Ce musée nous fait prendre conscience que l'horreur a aussi existé en Asie. Certains des tortionnaires japonais ont été traduits devant la justice après guerre comme criminels de guerre! Nous en sommes fortement émue de visiter ce lieu;



creusé à la force des bras de milliers d'hommes


Puis nous allons visiter cascade et oui encore une ! et il y avait longtemps que nous n'avions pas fait les bains chauds depuis l'Indonésie à Bali;





Petite halte au temple de Ganesh
Et enfin nous arrivons à Thong Pha Phung où nous montons sur un montagne retrouver un temple en fin d'après midi, il s'y dégage une forte énergie que nous ressentons.







on se croirait en écosse....


Moment de pure magie au GANESHA PARK




Nous arrivons en fin d’après-midi du 11 janvier, au GANESHA PARC, un camp d’éléphants pas comme les autres, créé par un français, François. On parle même plutôt ici d’une maison familiale avec des éléphants, où les éléphants, mal traités dans d’autres camps de Thaïlande, sont recueillis, soignés et aimés. Leur rythme de vie est ici respecté, ce qui est malheureusement rarement le cas ailleurs. Nous avions d’ailleurs fait l’expérience, lors de notre précédent voyage en Thaïlande, de la façon dont sont traités les éléphants dans la plupart des camps à touristes, c’est-à-dire comme des esclaves, enchaînés, harnachés de nacelles sur leur dos pour transporter les touristes, régulièrement frappés avec un bâton dont la pointe crochue est en fer, et dressés dès leur plus jeune âge comme des bêtes de cirque (peindre avec leur trompe, jouer de la trompette, ou jouer au ballon, et j’en passe…). Inconscients à l’époque de tout cela, nous avions été faire, comme de nombreux touristes d’ailleurs, une balade d’1 heure à dos d’éléphant au camp de Hua Hin. Mais cette visite nous avait laissée un goût amer, même pour des profanes tels que nous, la détresse de certains éléphants était manifeste.
Comment expliquer que de tels actes barbares soient pratiqués sur ces majestueuses créatures vénérées depuis les temps anciens des grands rois du Siam ? L’éléphant est l’animal sacré des rois, il est d’ailleurs représenté auprès de Bouddha dans de nombreux temples d’Asie. Il est considéré comme un porte-bonheur ici en Thaïlande. Dans un reportage que nous avons vu, un moine bouddhiste expliquait même que l’éléphant était considéré en Thaïlande comme un être humain et non plus comme un animal, et que la maltraitance envers les éléphants était punie par la loi… Alors, comment expliquer que dans la grande majorité des camps d’éléphants de ce pays, les éléphanteaux soient dressés en appliquant des plaques bouillantes sur la plante de leur pied (la partie la plus sensible du corps) afin de les conditionner aux ordres pendant qu’ils souffrent ???

Loin de ce genre de pratiques, il existe quelques endroits où l’éléphant est traité avec respect. C’est le cas notamment du GANESHA PARC, un petit coin de paradis pour les éléphants. Ici, seuls 8 touristes par jour sont acceptés. Inutile de vous dire qu’il vaut mieux réserver à l’avance. Surtout si vous souhaitez y venir à une date précise telle que ce fut le cas pour nous : nous avions réservé quasi 1 an à l’avance pour être certain de passer la journée du 12 janvier 2017 avec les éléphants (jour de l’anniversaire de Loïc) !


A notre arrivée, nous sommes accueillis par un jeune couple de français, Pauline et Clément, qui nous expliquent être éco-volontaires ici au Ganesha Parc, leur rôle sera de nous guider et nous accompagner pendant notre séjour. Nous n’aurons pas le plaisir de rencontrer François, le responsable du parc, qui a dû s’absenter pour raison familiale. Nous sommes toutefois très bien reçus par son fils, Kenji, qui s’occupera de tout pendant notre séjour de 2 nuits/1 jour. Au Ganesha, pour profiter pleinement de la journée (entière) avec les éléphants, il faut arriver la veille en fin d’après-midi et repartir le lendemain matin. Le prix est assez élevé, mais sincèrement nous ne l’avons pas regretté, c’est FABULEUX !


Yani
Nous avons appris beaucoup de choses sur les éléphants (d’où l’intérêt aussi d’un camp tenu par des français). L’espérance de vie d’un éléphant est semblable à celle des humains, un éléphant est un enfant jusqu'à 12/15 ans, travaille jusqu'à 60 ans et peut vivre jusqu’à 80 ou 100 ans. L’éléphant mange toute la journée (le priver de nourriture est d’ailleurs un vrai supplice pour lui). Il mange environ 200 à 300 kgs de nourriture par jour, ce qui équivaut à peu près à 10% de son poids. Il se nourrit principalement de bananes, feuilles de bananiers, pousses d’ananas et de cannes à sucre selon la saison. Un régime spécial à base de riz, farine de magnioc et sel sera donné aux vieux éléphants afin de les encourager à boire davantage d’eau car ils ont tendance à se déshydrater.

6 éléphantes vivent au Ganesha Parc, elles ont entre 40 et 80 ans. Il y a Yani, Sengdao, Tongkham, Tongdeng, Mulee, et Gintala. Elles ont toutes, à peu de choses près, la même histoire. Elles étaient maltraitées dans d'autres camps ou étaient vieillissantes et laissées sans soin. Elles ont retrouvé ici, au Ganesha, une nouvelle vie. Tous ces éléphants ont été dressés pour promener des touristes, elles continuent donc le même travail ici, mais pas au même rythme et avec beaucoup d'amour de la part de leur mahout (= le mahout ou cornac est à la fois le maître, le guide et le soigneur de l'éléphant). Ici pas de nacelle, on monte à cru ; pas de chaînes autour des pieds, l'éléphant est libre (les chaînes sont mises uniquement le soir pour éviter que les éléphants, gourmands insatiables, n'aillent dévaster les cultures voisines); et pas d'utilisation du bâton avec crochet comme dans la plupart des autres camps.



avec Kenji et l'équipe des mahouts


Nous avions réservé comme hébergement un raft sur l'eau mais ce dernier étant occupé par un groupe de stagiaires de yoga, nous avons été "surclassés" dans un superbe bungalow du resort voisin : trop la classe !!!
vue sur le lac de notre bungalow


Déroulement de notre journée du 12 janvier avec les éléphants :

La météo avait annoncé le retour du beau temps pour aujourd'hui, mais nous ne savions pas à quelle heure ? Ce n'était pas pour tout de suite en tout cas car nous avons eu brouillard et bruine toute la matinée !
Tongkham


Après le petit-déjeuner, nous voyons arriver Tongkham, une femelle de 50 ans, qui vient nous chercher pour la balade.

distribution de bananes pour faire connaissance
Nous suivons Tongkham qui nous conduit à l'endroit où dorment les éléphants, et à cette heure-ci ils nous attendent pour la balade.


Les garçons seront les premiers à découvrir la surprenante sensation de monter un éléphant à cru ! Loïc commence la balade avec Tongkham, et Luca avec Tongdeng : Waouh, c'est impressionnant de si haut !

 

Tongkham est très gourmande !



Nous poursuivons la balade le long du lac, 2 par éléphant. Pas très à l'aise au départ mais on s'habitue vite au balancement de la démarche de notre pachyderme. 

Et pour briser la glace entre nous, quoi de mieux qu'un bon bain ! De toute façon, avec la pluie, mouillé pour mouillé !!! Il faut avouer qu'entrer dans le lac de couleur plutôt marron, qui plus est tout habillé, ne nous faisait pas, au premier abord, sauter de joie ! Mais avions-nous le choix ? Perchés sur nos éléphants, nous ne pouvions que suivre et partager leur envie de se baigner ! 


Le premier contact avec l'eau fut plutôt frais, puis Tongkham et Tongdeng se sont amusées, guidées par leur mahout, à plonger corps et tête dans l'eau, et nous avec ! C'est alors que tout change, notre vision change. Nous ne sommes plus tout en haut perchés sur cet immense animal, nous sommes avec lui, à ses côtés dans l'eau, à jouer avec lui, à monter debout en équilibre sur son dos puis s'amuser à sauter dans l'eau... C'est une véritable partie de jeu entre l'homme et l'animal, et chacun y prend du plaisir ! Le moment du bain avec "son" éléphant est inoubliable, gravé dans la mémoire du cœur à vie, un moment de pure magie ! 






 

Tongdeng se grattant les fesses... ça tangue, attention à ne pas tomber !
Nous nous rendons ensuite tranquillement jusqu'au village voisin, le lien avec notre éléphant est à présent bien établi, et nous apprenons à nous connaître mutuellement. 
Vous connaissez le barrissement de l'éléphant, mais saviez-vous qu'un éléphant "ronronne" ? Et bien oui, nous avons découvert cela, c'est un son que nous n'avions jamais entendu de notre vie... comme dans un rêve. 
Et quand le rêve devient réalité...




Puis nous rentrons avec nos éléphants pour le moment du repas. Nous avons le plaisir de leur donner des bananes, récompense mutuelle d'une belle matinée de balade. Nous éprouvons une véritable joie enfantine ! 





 
  










 




Kenji nous en apprend alors encore un peu plus sur les éléphants, et nous prenons part avec grand plaisir au repas des éléphants en préparant les boulettes de riz et farine de magnioc que nous donneront ensuite aux deux éléphantes les plus âgées. Pour les autres, nous allons chercher les feuilles de bananiers (que c'est lourd !) et pousses d'ananas que les éléphants broient avec leur trompe avant de les manger.


alors, c'est bon ?
 



Le cuisinier a préparé un gâteau d'anniversaire pour Loïc... une adorable attention !

Après notre propre repas, nous repartons serpenter les chemins des abords du lac et de la forêt avec nos montures favorites : les éléphants ! cette fois-ci, chacun a le sien. Et c'est tous ensemble, avec les 6 éléphants et leurs mahouts, que nous retournons nous baigner dans le lac, et avec le soleil !!! Encore une belle partie de rigolade et de câlins avec les éléphants.


 











Après une longue et belle promenade, nous rentrons en fin d'après-midi jusqu'à l'endroit où dorment les éléphants. C'est le moment de se dire au revoir, la magnifique Yani nous enveloppe de sa puissante trompe et nous soulève l'un après l'autre comme pour nous faire voyager encore un peu plus !






photo souvenir avec la magnifique Yani, la première éléphante du Ganesha et la mascotte !

Il faut savoir que le regard d'un éléphant vous touche jusqu'au plus profond de votre cœur ! On ne peut plus jamais l'oublier. 
Et nous sommes tous les quatre en accord pour dire : on reviendra au GANESHA PARC !




Une formidable surprise attendait encore Loïc pour sa soirée d'anniversaire :




Nous y sommes tellement bien que nous décidons de rester une journée de plus dans un homestay juste à côté du Ganesha.
notre petite maison avec la vue sur le lac

le moment de l'école
Avec un superbe couché de soleil sur le lac, nous sommes seuls....











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