samedi 5 novembre 2016

Sur la piste des coupeurs de tête

du 23 au 25 octobre 2016 :

Une expérience unique


Nous souhaitions partir à la rencontre de la population locale, les anciennes tribus indigènes toujours bien présentes à Bornéo, et découvrir leur mode de vie. Mais comment faire pour suivre la piste des coupeurs de tête tout en gardant la tête sur les épaules ??? Faire une expédition en pirogue le long d’un fleuve, plonger au cœur d'étendues sauvages et s’enfoncer dans la forêt tropicale, visiter une habitation en bois traditionnelle appelée longhouse (= maison communautaire sur pilotis que l’on trouve dans la jungle et le long des fleuves)… et pourquoi pas y dormir ?
Etant basés à Kuching, nous avons eu la chance de rencontrer Amélie, une jeune française de 30 ans, qui tient une petite agence touristique « Bornéo à la carte » (son bureau se trouve dans un café !). Elle nous a conseillé de passer quelques jours chez l’habitant dans un village Bidayuh au fin fond de la forêt tropicale, près de la frontière indonésienne, et surtout à l’écart des lieux touristiques… évidemment l’idée nous a séduite !!!

Nous voilà partis pour 3 jours/2 jours au village de Kampur Sadir, petit village Bibayuh d’une centaine d’habitants. Nous arrivons après environ une heure de route en pleine forêt, le paysage est vallonné et magnifique avec ses grandes fougères, ses bambous, ses palmiers et ses arbres fruitiers. Notre chauffeur (qui n’est autre que le frère de la personne qui tient la guesthouse : tout se fait en famille ici !!!) nous fait tout d’abord visiter un village voisin avec ses longhouses. 
longhouse
Les habitants sont très accueillants et souriants, nous retrouvons ici l’accueil chaleureux des indonésiens que nous n’avions jusqu’à présent pas rencontré en Malaisie. Ici les gens ne parlent pas anglais (sauf certains jeunes), ni malais d’ailleurs, ils parlent le bibayuh ! En effet, nous apprenons que chaque tribu a son dialecte, le bibayuh étant totalement différent du malais. 


Des femmes sont en train de trier les grains de riz, pendant que d'autres font sécher les grains de poivre et les piments. 
Une vieille dame dort à même le sol allongée sur une natte en osier. Nous sommes invités à partager l’alcool de riz local, le tuak (c’est plutôt bon, pas trop fort), ainsi qu’un genre de sirop pour les enfants, qui s’avère contenir autant à manger qu’à boire puisque Loïc réalise que son verre est rempli de minuscules fourmis ! Ici les fourmis existent aussi bien en XXS qu’en XXL ! Les familles vivent les unes à côté des autres dans ces maisons longues communautaires, certaines très rustiques, d’autres plus modernes avec TV et satellite
Nous avons croisé le coiffeur du village et les enfants ont poussé un grand Ouf d’être déjà passés chez le coiffeur en Indonésie !!! 










"Lao Tseu a dit : il faut trouver la Voie, et ensuite vous connaitrez la Vérité. Mais tout d'abord je dois vous couper la tête !" en référence au Lotus Bleu dans TINTIN




le pont de bambou
Après cette première immersion, nous arrivons enfin à Kampur Sadir. Et là, quelle ne fut pas notre surprise à la vue du petit, et surtout étroit, pont en bambou que nous devons traverser (avec nos sacs bien sûr sinon ce ne serait pas drôle !) pour rejoindre notre guesthouse !!! Notre hôte s’appelle Saloma. Sa maison est pleine de charme, décorée de  bambou et de rotin. Nos chambres sont à l’étage, elles sont toutes petites, un matelas au sol sur un tapis en osier avec une moustiquaire et un ventilateur… le strict minimum. WC et douche commune (douche froide, cela va de soi à présent !), avec plusieurs espaces communs de détente et de repos (2 salons extérieurs, dont un avec hamacs, et une bibliothèque), le tout est très joliment décoré et surtout propre. 
Nous avons l’impression d’habiter dans une maison dans les arbres car, de la terrasse, nous sommes à mi-hauteur des grands arbres (impossible d’oublier que nous sommes au plein cœur de la forêt tropicale : c’est génial !). Saloma et sa famille vivent au rez-de-chaussée, et nous descendons pour partager les repas tous ensemble.


          Loïc est aux anges car chez Saloma il y a 7 chats !
le repas en famille, ici avec Saloma et son mari ; d'autres fois avec les frères et soeurs et la maman de Saloma.

Kampur Sadir, village Bidayuh
Dans le village, nous rencontrons la grand-mère de Saloma, une vieille dame assise sur une natte par terre et qui fabrique chaque jour des paniers en osier, panier typique de la culture bidayuh (panier qui se porte sur le dos où l'on met notamment les récoltes). Nous recevons un accueil très chaleureux de tous les habitants du village, et parfois, lors d’une balade dans le village, nous sommes invités à leur table pour boire un café et discuter.

Kampur Sadir comprend la seule école primaire de tous les villages environnants (il y a donc aussi un internat). L’école est beaucoup mieux entretenue que celle que nous avions visitée à Ekas en Indonésie. Elle dispose même d’une salle informatique.
En haut du village se trouve l’église et le cimetière, les bibayuh sont chrétiens anglicans… ouf, pas de mosquée dans ce village !

Loïc en pleine révision de ses tables de multiplication

Le lendemain de notre arrivée, nous partons avec un guide faire une marche en forêt et récolter différents ingrédients que nous cuisineront ensuite dans une petite ferme près d’un ruisseau. Notre guide porte sur son dos un panier traditionnel en osier (fabriqué à la main dans le village par la grand-mère de Saloma) et une machette. Il est peu causant mais se montre adorable, notamment avec les enfants, pour lesquels il fabrique, en chemin, des sarbacanes avec du bambou, ou encore une flûte et une sorte de pistolet à piston, tout cela uniquement avec le bambou qu’il coupe au passage… les enfants sont enchantés et s’amusent comme des fous toute la journée avec leurs nouveaux jouets de la jungle ! 
          Attention, c'est fort les piments !!!
la cueillette de fougères comestibles


Nous traversons plusieurs petits ponts qui s’avèrent être une excellente thérapie contre le vertige, car ici un seul bambou suffit pour traverser au-dessus d’une rivière !!!



Le paysage est magnifique, la végétation tropicale est luxuriante (nous commençons à entrer dans la saison des pluies, chaque jour il commence à pleuvoir vers 15h), les fougères de toutes tailles, qui parfois poussent sur des endroits improbables, des plus grandes aux toutes petites qui se rétractent quand on les touche, les plantes dont certaines sont carnivores, les arbres qui donnent naissance à des fruits qui nous sont inconnus, les fleurs toutes magnifiques… Nous sommes en extase devant cette jungle mystérieuse.
les Nepenthes : plantes carnivores de Bornéo

un champs de rose de porcelaine

Puis nous arrivons à la ferme, une petite maison de bambou en pleine jungle, face à une piscine naturelle. Notre guide Aman va chercher du bois pour allumer le barbecue en contrebas près du ruisseau et nous commençons à préparer notre repas : nous effeuillons les fougères que nous avons ramassées en forêt pendant qu’Aman prépare du thé (avec une sorte d’écorce et des herbes pour aromatiser, dit-il) que nous allons boire dans des gobelets en bambou. Le bambou sert pour tout : le riz aussi cuit dans du bambou. Le poulet, mariné et aromatisé avec des épices dont nous n'avons pas le secret, grille sur le barbecue pendant que les enfants jouent avec leur sarbacane en bambou. Nous avons dégusté un délicieux repas traditionnel bidayuh, c'était excellent !








le thé mijote dans les bambous 
ça travaille dur ici
ça mijote bien...
le thé est servi !
Bon appétit les Aventuriers !
après un bon repas, rien de telle qu'une petite sieste !


Le lendemain, nous partons en balade avec Saloma à la découverte d'une très belle cascade où nous nous sommes baignés... un peu fraîche quand-même ! Bon, d'accord, on est habitué avec nos douches froides quotidiennes !!!



Merci Saloma !



3 commentaires:

  1. Ciao,vi seguo sempre con tanto interesse e meravigliato dal proseguimento della vostra avventura. Un grande abbraccio.Aldo e Fiorenza.

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  2. Entre les tirs de sarbacannes, les fleurs carnivores, toute cette végétation, ces ponts en bambous....mmm....difficile de vous trouver, de vous suivre les louveteaux... euh euh... non...Les trotteurs, ... c'est plus approprié hihihi. Toujours de si belles photos pour me régaler grrrrr j'ai encore et toujours très très faim alors...pas question de mettre un point à tout cela. Continuez de me balader, je vous trouverai. Je pense bien à vous... bises les globeurs chacun la sienne et hop...prenez soin de vous 😎🌞

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  3. Bonjour les aventuriers c'est Karl
    Je vois que vous manger beaucoup... vous avez encore faim? Moi en tout cas vous m'ouvrez l'appétit. J'espère que tout ce passe bien et que vous vous éclater, enfin pas par terre!!! Toujours le sourir. Je vois tout le monde sauf Nath c'est étrange... tu te caches? Je vous souhaite de bonnes balades au cœur de la pampa!!!
    Bon voyage et à +

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