22 Novembre 2016 (nous remettons les dates car nous avons pris beaucoup de retard sur le blog... Sorry !)
Une petite journée de repos à notre guesthouse de Yangon,
puis direction Nyaung Shwe et le lac Inlé par le bus de nuit : 14 heures de
trajet nous attendent pour parcourir 600 kms. On espère un peu se poser car
depuis 15 jours nous n’enchaînons que des visites.
Nous avons suivi les
conseils avisés de voyageurs français rencontrés à notre guesthouse (merci Armand), et nous avons
opté pour le bus VIP : nous avons eu raison ! L’état des routes en
Birmanie est catastrophique. On nous a dit que seul 25% des routes sont goudronnées,
ce qui est bien possible.
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en route pour Inlé |
Notre hôtel, le Remember Inn, est situé à côté du
centre ville où se trouve le marché local de Nyaung Shwe où nous aimons aller flâner.
des moyens de transport extravagants
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un marché haut en couleur |
Nous y retrouvons nos amis Lillois qui logent dans le
même hôtel que nous, au plus grand bonheur des enfants qui retrouvent leurs
copains de jeux, et au nôtre qui retrouvons nos copains de route !
Notre première journée se consacre en une excursion sur
le lac, notre embarcation est une espèce de pirogue à moteur très bruyant, avec
4 sièges de jardin en bois dessus (il faut le voir pour y croire). Nous assistons sur
le lac à un ballet de pirogues en tout genre (les pirogues à fond plat des pêcheurs , les pirogues des villageois qui récoltent leurs cultures, les pirogues à
touristes et les pirogues-taxi pour le transport des locaux et des marchandises)
et, l’un n’allant pas sans l’autre, à un concert de moteurs à tondeuse (moteurs à hélice des bateaux longue queue).
Le lac Inlé se trouve à 884 mètres d'altitude, il est très grand, 22 kms de long sur 11 kms de large, mais peu profond, 4 à 5 mètres au plus profond. Le lac est couvert d'une végétation luxuriante (beaucoup de jacinthes d'eau) et est entouré de montagnes, offrant des paysages magnifiques quand la brume du matin commence à s’estomper.
du 23 au 30 novembre 2016 :
Nous découvrons avec admiration les pêcheurs qui font toute la
réputation de ce lac (certains posent même à l’entrée du lac pour les photos
des touristes qui s’en donnent à cœur joie). Le pêcheur rame d'une façon unique, debout sur une
jambe, à l’arrière de sa pirogue, et l'autre jambe enroulée autour de la godille afin
d’avoir les deux bras libres pour jeter son filet (de forme conique), c’est tout
un spectacle !
Nous naviguons ensuite vers les villages flottants et
découvrons toutes ces habitations en bois et en bambou tressé sur pilotis, telle Venise !
c’est magique. Les habitants du lac se sont totalement adaptés à leur milieu de
vie et ont créé ainsi des jardins flottants où ils cultivent leurs légumes à la surface de l'eau.
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Notre 1er achat en Birmanie, une affaire !! |
Les habitants fabriquent et vendent de nombreux produits traditionnels.
Nous nous rendons au village flottant des artisans et
visitons un atelier d’argent où nous découvrons, de façon très artisanale,
comment est extrait le précieux métal puis comment il est ensuite travaillé
pour être transformé en bijoux.
Nous partons ensuite visiter un atelier de
tissage où les métiers à tisser d’autrefois reprennent vie pour donner
naissance à de très beaux foulards en lotus, en coton ou en soie. C’est très
intéressant, notamment de voir les fibres qui sont extraites de la tige du lotus. Nous avons l’impression de faire un bond dans le passé et
vivre à une autre époque !
Nous verrons aussi une fabrique de cigares
birmans, uniquement à base de produits naturels, sans nicotine. Le tabac est
enveloppé dans une feuille de bananier.
Le lac se compose de plusieurs bras que nous empruntons
en pirogue en admirant des paysages variés. Sur les rives, nous observons des
scènes de la vie quotidienne : les femmes se lavant les cheveux ou faisant
leur lessive dans le lac, les hommes se baignant avec leur longyi, les enfants
plongeant et s’amusant, ainsi que les buffles qui se rafraichissent…
Nous nous rendons ainsi jusqu’au temple Shwe Inthein avec
ses quelques 1054 stupas datant du XVIIè et XVIIIè siècle.
Randonnée en vélo autour du lac et traversée avec les vélos sur la pirogue, épique !
Mais que c’est bon de flâner dans la campagne Birmane avec en apothéose, une dégustation de vin avec vue plongeante sur le lac au milieu des vignes. La cerise sur le gâteau pour les français que nous sommes !
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encore un magnifique coucher de soleil |
les 28 et 29 Novembre :
Nous avons eu la chance que des français nous donnent une
bonne adresse pour réaliser un trek dans la montagne avec une nuit dans un
monastère bouddhiste à 1600 mètres d'altitude.
Nos guides Jon et « Morji » étaient super
gentils. Nous traversons des paysages variés, champs de cultures de maïs, de tabac, de nombreux avocatiers (c'est la saison !), des tamariniers (genre de gros haricots beiges que les birmans utilisent dans leurs plats et sauces), nous traversons des villages perdus dans la montagne. Cela nous a rappelé un peu le Népal, avec les arrêts chez l’habitant pour
prendre un déjeuner préparé au feu de bois. Ici les habitants vivent dans
l’essentiel. Une maison en bambou tressé sur pilotis avec trois petites pièces sans aucun meuble, une cuisine où tout se cuisine à même le sol sans hotte pour évacuer la fumée, une salle à manger avec une table basse sans chaise, et une chambre sans lit non plus, évidemment, ici ils dorment par terre ! et les toilettes, un trou dans une cabane en bois au fond du jardin ! La salle de bain consiste souvent en une grande bassine et un tuyau d'eau (pour ceux qui ont l'eau courante).
Nos échanges avec nos guides
sont un pur bonheur de convivialité.
Nous avons eu la chance de visiter une école
La soirée au monastère sera inoubliable. Après avoir eu un festin birman aux chandelles préparé par nos deux adorables guides, "Morji" apprend aux enfants des jeux avec de simples baguettes chinoises, puis il se transforme en professeur de birman et nous apprend à compter jusqu'à 5 : "Té Né To Lé Nâ" !! Nous passons un excellent moment. Il n'est que 18 heures, extinction des feux (enfin des bougies !), il fait nuit noire et dehors il fait très froid. Nous rejoignons le monastère où de fins matelas et des couvertures ont été installés pour nous en rang d'oignons. Les moines dorment ici également mais dans une pièce à part. Il fait froid et nous nous blottissons sous une pile de couvertures dans la grande salle du monastère près de
bouddha qui veille sur nous. Avant de se coucher, nous assistons à un moment magique, nous avons l'immense privilège de participer à l'enseignement des moines novices. Pendant une heure, les jeunes enfants, agenouillés face à Bouddha, récitent leurs chants de prières dans une totale quincaphonie (chacun chantonne une prière différente), le tout supervisé par le moine qui les corrige quand ils se trompent, car les prières sont rédigées dans la langue ancienne de Bouddha. C'est exceptionnel de vivre cet instant, installés aux premières loges, telle une petite souris ! Nous y étions les seuls... enfin l’équipe des neuf !
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lits d'infortune à même le sol |
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retour dans les herbes hautes et à travers champs : Oups, nos guides se sont perdus ! |
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Un grand MERCI pour ces bons moments |