YANGON

Premières impressions birmanes


YANGON


Nous arrivons le 18 Novembre à Yangon, ancienne capitale de la Birmanie. Depuis quelques années, la junte militaire a déplacé toute l’administration au centre de la Birmanie pour créer ainsi de toute pièce une nouvelle capitale dont le nom inconnu est Naypyidow. Nous sommes d'ailleurs au Myanmar, ex-Birmanie !

L’arrivée à Yangon est un choc culturel, il y règne en effet une atmosphère particulière dont le contraste est saisissant avec la grande Singapour. Certes, nous nous y attendions, mais pas à ce point !

L’impression première est d’être plus de 50 ans en arrière. La ville nous semble assez sale et pauvre, de nombreux vieux bâtiments non entretenus et délabrés contrastent avec les magasins high-tech et les hôtels de luxe. On ne peut rester insensible au foisonnement des gens dans les rues, qui cuisinent à l’arrière de leur tuc-tuc ou sont installés à même le sol et vendent des mets qui nous sont encore inconnus (mais pas pour longtemps!), et à tous ces enfants qui traînent dans la rue, sales mais tellement souriants, et qui viennent nous voir pour nous adresser les quelques mots d’anglais qu’ils ont appris.





Et l’incessant trafic de véhicules en tout genre, rythmé par les coups de klaxons, tuc-tucs et vélos se faufilant entre les voitures, les scooters et les nombreux bus (tels des TA-TA, la plupart en piètre état et non-climatisés). Attention si l’on veut traverser la route, les birmans roulent comme des fous, ici le piéton n’est pas prioritaire !!!


































quelques bâtiments restant de l'époque coloniale Britannique
Certains égouts sont à ciel ouvert, et les rats se faufilent entre les pas des passants (ça nous est arrivé), et cela à deux pas de grands hôtels de luxe. C’est là tout le contraste birman !
Ce qui nous a marqué aussi ce sont les barbelés sur les murs qui entourent les belles maisons. Les rues des quartiers plus résidentiels sont d’ailleurs fermées le soir par un portail et l’entrée est surveillée par un gardien. Quelle ne fut pas notre surprise, le premier soir à Yangon, en revenant du restaurant, de trouver notre rue porte close !

Tout cela est impressionnant, et étonnement, on s’y sent bien. Les birmans sont des gens très souriants et attentionnés.
L’atmosphère bouddhiste règne partout, on la respire, on s’en imprègne. 89% des birmans sont de confession bouddhiste (le bouddhisme theravada). Les stupas et les temples, appelés pagodes, sont omniprésents dans le paysage birman. Les moines bouddhistes sont nombreux et il est très fréquent de les croiser, vêtus de leur longue toge lie-de-vin ou orange, et possédant simplement un bol à aumônes et un téléphone portable (XXIème siècle oblige !). La journée est rythmée au son singulier d’une cloche annonçant leur passage en file indienne, les habitants sortent alors de chez eux avec des offrandes (riz ou argent) qu’ils déposent dans le bol à aumônes des moines, cela est considéré comme une manière de « gagner des mérites » et d’améliorer ainsi sa future réincarnation grâce à de bonnes actions dans sa vie actuelle. Les enseignements moraux du bouddhisme sont inculqués dès le plus jeune âge, et cela peut expliquer en grande partie la manière extrêmement bienveillante et honnête avec laquelle les gens mènent leur vie.
L’ordre monastique fait parti intégrante de la vie quotidienne des birmans, en effet, entre 7 et 20 ans, tous les garçons passent quelques semaines à plusieurs mois dans un monastère. Il existe aussi un nombre important de nonnes (plus que dans tout autre pays du monde), elles revêtent une toge rose.

Quelques mots sur les sages enseignements de Bouddha :
le Bouddhisme n'est pas une croyance ni une religion mais une pratique qui a pour but la compréhension de toute chose par soi-même afin de se libérer de toutes les sortes de souffrances (et d'attachements) et ainsi arriver à la Paix et au bonheur. Il s'agit d'avoir au quotidien une manière de vivre honnête et respectueuse, et de développer toutes sortes de qualités (être généreux, être attentionné, être bienveillant, respecter les autres...). En résumé, c'est un ensemble de bonnes habitudes à prendre ! 

La Birmanie se compose d’une multitude d’ethnies différentes, avec de nombreuses minorités comme les Karen, les Môn, les Shan, les Padaung (femmes girafes), etc… Malgré la non-violence enseignée par le Bouddhisme, des conflits envers certaines minorités existent, notamment entre musulmans et bouddhistes.


A peine avons-nous posé le pied en Birmanie, que nous avons été étonnés de voir les visages des femmes, des enfants et de certains hommes couverts de poudre jaune. Nous apprendrons par la suite qu'il s'agit du Thanaka, une pâte jaunâtre 100% naturelle, d'origine végétale (fait à partir de bois) et qui a plusieurs vertus : protection solaire, pouvoir anti-rides et lissant, crème rafraîchissante et anti-acnéique...

Loïc essaie le Thanaka

Même dans une grande ville comme Yangon, les birmans restent fidèles à leur tenue traditionnelle. Les hommes portent le longyi (une sorte de sarong mais plus sobre que celui des balinais), et les femmes revêtent le htamein (sarong aux couleurs vives), ou porte dans les grandes villes de très jolies robes cintrées de couleurs vives. Les birmans sont un beau peuple, longiligne et ayant une belle physionomie.


Profitons-en pour nous plonger dans l’histoire de la Birmanie qui a eu ses premières élections législatives depuis mai 2016 grâce à Aung San Suu Kyi, fille du général assassiné au moment de l’indépendance de la Birmanie après guerre. Elle fût assignée à résidence pendant 10 ans par la junte militaire. Le film « the Lady » retrace bien son histoire pour les curieux. Aujourd’hui, elle est ministre au gouvernement. La démocratie arrive peu à peu, mais la junte militaire est toujours bien présente. Cependant, nous pouvons dire que nous ne sentons aucun sentiment d’oppression au sein de la population.
Le système de santé birman est en piètre état après des décennies de négligence de la junte militaire et un pays coupé du reste du monde. Nous étions "amusés" de voir les cabinets de dentiste donnant sur rue avec l'assistante qui éclairait à la lampe torche l'intérieur de la bouche du patient !


Nous logeons à Bawga Theiddhi Hotel, une guesthouse très sympa avec un jardin extérieur, tenue par un français, Thomas. Nous sommes en dortoir car les logements en Birmanie coûtent très chers, mais comme ce sont des dortoirs de 4 lits, c’est nickel ! Merci à Thomas pour ses conseils et son accueil, sa guesthouse ainsi que le staff étaient vraiment super.

La nourriture par contre n’est pas chère du tout, et nous mangeons très bien pour 1 à 2 euros. Dans les bouis-bouis de rues on trouve toutes sortes de spécialités locales. Luca et PG n’ont pas pu résister à la tentation de goûter des sauterelles grillées... c’est plutôt bon ! Parfois on aime, parfois pas du tout. Ce fut le cas du bétel, composé d'une noix d'arec enroulée dans une feuille de bétel et badigeonnée d’une pâte épicée, que les hommes chiquent à longueur de journée, crachant par terre en laissant des tâches rouges sur le sol (qui font penser à des tâches de sang) et qui leur donne un sourire à tomber par terre ! Outre son effet stimulant et antalgique, le bétel est aussi et surtout une addiction qui est surconsommée ici en Birmanie (la moitié des birmans chiquent).


Yangon, c’est aussi les retrouvailles avec nos amis d’Indonésie, Asiea5, avec lesquels nous nous étions donnés rendez-vous pour faire un bout de chemin ensemble. Et pour fêter ça, quoi de mieux qu’un apéro autour d’une bonne bière Birmane !
























Pour notre première approche de la ville, nous sommes partis à la visite du quartier colonial et de la pagode Sule, un temple bouddhiste en plein centre-ville.




Nous visitons un des lieux de culte les plus importants de Birmanie, la pagode ShwedagonNous y découvrons une merveille couverte d’or. Nous y sommes d’ailleurs retournés au crépuscule pour s’imprégner davantage de l’atmosphère spirituelle du site. Nous avons eu la chance de pouvoir nous installer derrière les moines, tels des pèlerins, et nous laisser transporter par l’énergie de la prière et de la méditation…





un des rituels : arroser d'eau "son bouddha" (en fonction du jour de votre naissance) afin de purifier son cœur et son âme


le Penseur de Rodin revisité !




Nath et son animal fétiche : l’éléphant 
la bande des potes



ambiance du soir

temps de méditation pour les nombreux pèlerins

Mille et une pierres précieuses ornent la pointe de la pagode : un véritable trésor !






Pèlerinage au ROCHER D'OR



 


Nous prenons un bus local pour nous rendre à Kanpon, où se trouve le Rocher d’Or, un haut lieu de pèlerinage bouddhiste. Nous partons de la gare routière de Yangon qui se trouve à 45 minutes du centre-ville (trafic intense). Difficile de s’y retrouver, il y a des centaines de bus et tout est écrit en birman évidemment. Heureusement que le chauffeur de taxi nous dépose devant le bon bus ! Le trajet durera 5 heures. Nous traversons des paysages de campagne avec de nombreux champs et des petits villages de paysans et de pêcheurs. Le bus s’arrête régulièrement au milieu de nulle part (pour nous) pour prendre des passagers, on se demande comment les gens savent qu’il s’agit d’un arrêt de bus, ici aucun panneau, aucune indication, En Birmanie, il n’est pas toujours évident de trouver les arrêts de bus, il faut donc utiliser sa langue pour demander !


Une fois arrivé à Kinpun, la montée vers la Pagode de Kyaiktiyo se fait dans des camions aménagés en transport de passagers avec des planches en bois en guise de bancs dans la remorque, où on nous entasse comme du bétail (certains se retrouvent même debout à s’agripper comme ils peuvent). Certes, une autre option existe, nous pouvons toujours grimper les 15 kms de montagne à pied tels de vrais pèlerins. Mais on nous avait conseillé de ne pas rater cette ascension en camion qui vaut le détour à elle seule ! ...tu m'étonnes !




Nous commençons donc la montée jusqu’au Rocher d’Or (environ 40 minutes) … et là, on prie ! Le camion, que nous surnommons la bétaillère, chargé à bloc, doit en effet prendre de l’élan afin de réussir à grimper les pentes raides qui nous mènent tout en haut de la montagne. On s’accroche comme on peut aux rambardes du camion car on est ballotés dans tous les sens. C’est folklorique ! Et la descente, que nous faisons de nuit, n’est pas moins fun vue la vitesse avec laquelle le camion enchaine les lacets… on se croirait dans un grand 8 ! Sensation garantie !!!





Le Rocher d’Or est l'un des principaux lieux de culte du bouddhisme birman. Il rassemble de nombreux pèlerins bouddhistes venant prier et faire des offrandes. La plupart restent dormir sur place où ils s’entassent dans des salles communes et dorment à même le sol. Seuls les hommes ont le droit d'approcher le rocher d'or et venir y coller les fameuses feuilles d’or. 









Ce rocher, énorme monolithe d'environ 6 mètres de diamètre, a la particularité, mise à part sa couleur or, d’être posé en équilibre au-dessus du vide à 1200 mètres d'altitude. Selon la légende, il y a 2500 ans, un vieil ermite conservait précieusement dans son chignon un cheveu de Bouddha qu'il offra au roi Tissa à la condition que celui-ci trouvât un rocher ayant la forme de la tête de l'ermite. Le roi, à l'aide de la magie de deux nats (esprits sacrés de Birmanie), fit remonter ce rocher des eaux et le plaça à cet endroit précis de la montagne, tenu en équilibre par un cheveu : le cheveu de Bouddha (qui se trouve dans le petit stûpa au-dessus du rocher.
Le nom de la pagode, Kyaiktiyo, fait référence à cette légende, puisqu'en langage Môn, l'état où se trouve le rocher, cela signifie "porter sur la tête de l'ermite".
 

de nombreux marchands de nourriture en tout genre longent la montée jusqu'au Rocher d'Or :




Dégustation des spécialités locales 
les 4 aventuriers en pèlerinage 
on n'est pas les seuls à faire des photos !
montagnes et stûpas nous entourent

ce lieu possède quelque chose de magique !



une canaille entre deux anges










1 commentaire:

  1. salut lolo c'est artus TU ME CONNAIS PAS TRéS BIEN MAIS C'EST POUR SAVOIR SI C'EST BIEN

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